CAID Delémont

Les clous dans les arbres selon Sylvian

Message :
Sylvian a raison, mais ce n'est pas uniquement le bétail qui est touché. En effet, il y a deux ans, nous avions décidé d'abattre de vieux chênes qui devenaient dangereux autour de notre chalet de la gym. Pour cela nous avions convoqué un bûcheron et avec quelques gym hommes nous nous sommes mis à l'ouvrage. Au bout d'une 1/2 heure un bruit anormal du côté de la tronçonneuse. La chaîne a cassé sur un clou planté il y a peut-être 60 ou 70 ans. Il était totalement à l'intérieur de l'arbre. Il s'est avéré qu'à l'époque, les paysans profitaient de ces arbres pour clouer leur barrière! En fait, nous en avons encore trouvé plusieurs lors du façonnage de ce bois. Et chaque fois nos outils ont été mis à rude épreuve.
Armand

Dains l'temps


Tiaint nos étïns afaint, nos poirents nos dyïns, po lai drie annèe d'écôle, nos vlans t'botaie és Allmands tché ïn paiyisin ; çoli te frés ïn pô les pies de maindgie d'lai vaitche enraidgie.

Ïn djo, i se paitchi aivôs quéque sous dains lai baigatte. Tiaind yi se airrivaie, èls étïnt chu lo raigat de lai poûetche è aittendre.

Nos sons t'aivu en lai tieûjainne ; nos nos sons siétais â toué d'lai tâle d'vin ènne étçhéyatte de tya.

Lo paysain é ècmencie pai me dir : lo maitïn tiaind l'pou c'mince è tchaintaie, te dais te yevais po allè nenttayie l'étâle.

Yi aî bïn éprevé, mains yi n'étops pe fotu de me yevè en diche des houres; tot les maitïns, èl yi aivait lo véye que breûyaie.

In dumoine dains lai vâpraie qu'èls étïnt paitchis yi n'sépe laivou, yi m'se dit ci côp c'ât l'moment.

I se aivu â dgeurni, i aî aittraipaie si pou pai l'cô, épe i aï écmincie é lo virie c'ment te vire lai salaidge po yi rôtaie l'âve.

Tot d'un côp, i aï auyu lo véye que me diait : qu'as te fais Sylvian aivo si pou.

È bîn vôs voite, i r'mônte lai r'leudge pô d'min l'maitïn.

Traduction littérale de « Dains l'temps »

Dans le temps


Quand nous étions enfant, nos parents nous disaient, pour la dernière année d'école, nous voulons te mettre aux allemands (en Suisse allemande), chez un paysan ; cela te fera un peu les pieds de manger de la vache enragée.

Un jour, je suis parti avec quelque sous dans la poche. Quand je suis arrivé, ils étaient sur le seuil de la porte à attendre.

Nous sommes allés à la cuisine ; nous nous sommes assis autour de la table devant une tasse de tilleul.

Le paysan a commencé par me dire : le matin quand le coq commence à chanter, tu dois te lever pour aller nettoyer l'écurie.

J'ai bien essayé, mais je n'étais pas foutu de me lever à des heures pareilles ; tous les matins, il y avait le vieux qui gelait.

Un dimanche dans l'après-midi qu'ils étaient partis je ne sais où, je me suis dit ce coup (cette fois), c'est le moment.

Je suis allé au poulailler ; j'ai attrapé le coq par le cou, et puis j'ai commencé à le tourner comme tu tournes la salade pour y enlever l'eau.

Tout d'un coup, j'ai entendu le vieux qui me disait : qu'est-ce que tu fais (que fais tu) Sylvian avec ce coq.

Et bien vous voyez, je remonte l'horloge pour demain matin.
Sylvian